Publié par Guy Jovelin le 20 octobre 2019
On les voit partout : sur les plages, dans les restaurants, à l’arrêt des bus, en famille, dans les stades, au sport, en couples ou à plusieurs, dans l’ascenseur, à table, chez les amis, au matin comme au soir, ce sont les addicts aux réseaux sociaux. Facebook, Twitter, You Tube, Instagram sont leurs maîtres et eux en sont les esclaves. L’usage des réseaux sociaux puisqu’il faut bien l’appeler par son nom, comme la peste dans La Fontaine. La moitié des Français y sacrifient au moins deux heures par jour. Que cherchent-ils ? Gagner des followers, augmenter les likes ? Et alors…cela leur fait une belle jambe au bout de leur pied. Quel intérêt de vivre par le virtuel ? En réalité, il y a là une forme de reconnaissance que recherchent beaucoup d’adolescents alors qu’ils sont en train de « construire leur identité » pour user des termes à la mode. Pour ce faire ils ont bien évidemment besoin de leur environnement ; mais ils s’en passent.
Faut bien que les jeunes s’amusent. Bon ! Sans les réseaux sociaux on a l’impression de passer à côté de quelque chose d’’important. Mais le smartphone, c’est le miroir aux alouettes qui appelle et qui peut tuer. En effet regarder sans cesse les portables est générateur de frustration. Il entraîne le Fomo abréviation de fear of missing out ou peur de manquer de quelque chose, de rater quelque chose qui pourrait être important comme une information ou une nouvelle, une occasion.
D’où vient cette nouvelle maladie ? C’est facile à comprendre. Les jeunes s’observent, se comparent à ce que leur envoient leurs amis. Ceux-ci sont en vacances au soleil : ici il pleut et il fait froid. La Thaïlande, l’Amérique est à eux alors que je misère ici à apprendre les verbes irréguliers anglais. Pire encore, les stars, les mannequins sont très belles alors que moi j’ai besoin de perdre quelques kilos. Photos retouchées, qui sait… ? Décidément, il y en a qui ont de la chance ; quant à moi…je mène une vie de chien. J’oubliais, il y a aussi les Fitgirls, des youtoubeuses qui « vendent du rêve » en montrant un corps parfait entretenu par le sport et les régimes fruits et légumes.
Le FOMO est certainement la maladie du siècle, surtout chez les adolescentes. Mais il peut tout aussi bien atteindre les couples, les hommes d’affaires ou les boursicoteurs. Angoisse, perte de concentration, idées noires, dégoût de la vie, ennui, retranchement sur soi-même, troubles du sommeil et de la mémoire etc. Il est alors facile à comprendre que les réseaux sociaux peuvent engendrer un mal de vivre, un complexe d’infériorité, une sensation de n’être qu’une pauvre cloche vivant dans un univers lugubre. Cette insatisfaction peut entraîner des troubles de l’alimentation : anorexie ou boulimie. Ces sensations d’imperfections peuvent mener à la dépression, voire au suicide.
Le mouvement Body Positive peut aider « positiver ». Il aide à accepter son corps tel qu’il est. Mais bien sûr les corps ne sont qu’un aspect du problème. Il faut à chacun un supplément d’âme. Pas facile de se détacher de son corps…La première et la seule mesure à prendre est de fermer ses comptes Facebook, twitter et autres. On peut très bien vivre sans. Les patients atteints du FOMO doivent commencer par se créer des plages horaires sans leur portable. Puis se passer complètement du numérique perdant une journée puis deux et plus. Conjointement passer à la lecture de bons livres qui apporteront beaucoup plus et aideront à atteindre avec sérénité l’Éternité en fin de vie. Quasiment tous ceux qui ont cessé leur addiction aux réseaux sociaux se sont sentis libérés. Alors êtes-vous FOMO ?
Jean- Pierre Dickès
Source : medias-presse.info